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cernagauthier

lire rêvasser gamberger et écrire

« Lénaëlle » de Lydie Lefèvre, la preuve d’une autoédition dynamique et fort populaire

      « Lénaëlle », dès la  première lecture, s’est avéré sans conteste, comme étant une adorable romance très pétillante mêlant plus d’un  genre littéraire, imprégnée de multitudes émotions bousculant autant l’héroïne que les autres personnages du roman; mais ce qui m’a le plus intéressée lors de cette lecture, par ailleurs très agréable et fort divertissante, a été de constater que cette œuvre reste essentiellement très bavarde, me faisant même la réflexion qu’il ne serait point difficile de l’adapter en pièce de théâtre. D’ailleurs, avec « Les tribulations d’une secrétaire médicale », déjà je m’étais fait ce genre de réflexion, c’est à dire que ce dernier pourrait parfaitement être adapté en pièce de théâtre, car il faut bien l’avouer, Lydie Lefèvre possède une qualité incontestable et boulimique pour l’écriture des dialogues qui n’ont de cesse de faire toujours mouches et d’être menés bon train, mais par contre, à mon humble avis de lectrice assidue, elle semble visiblement guère disposée à s’encombrer de descriptions à la proustienne. « Les tribulations... » fut la première œuvre que je repérais de cette auteure ainsi que celle que je lisais en ebook; en effet, ce fut justement à la suite de la lecture sidérante que je venais de finir depuis peu, au titre très évocateur de « Les tribulations d’une caissière » de Anna Sam, que je fus aussitôt attirée parmi les ebook d’Amazon par d’autres tribulations, notamment celles de Lydie Lefèvre, inspirées elle aussi de sa propre expérience dont la découverte, autant par le style d’écriture chargé d’humour que par l’histoire, fut un réel enchantement. Par la même occasion, je débusquais alors, et avec grand étonnement, une incroyable et talentueuse autrice qui m’amena à lire tous ses opus qui suivirent, toujours en autoédition. Nul doute, elle s’avérait être douée d'un imaginaire extraordinaire et sans limites, d'une détermination infrangible à vouloir se faire connaître à tout prix en tant qu’écrivaine dûment passionnée par son art d'écrire des histoires hétéroclites et à développer un lectorat proche de sa sensibilité, sans même envisager pour se faire publier l’aide d’une maison édition qui par contre est devenue pour une forte majorité immuable par sa pratique aisée du népotisme et une certaine tendance à se montrer très timorée quant aux nouveaux talents, préférant quant à notre autrice, je présume du moins, ne pas perdre son temps avec ces Maisons et surfer plutôt sur les vagues quoique incertaines d’une autoédition par le biais d’Amazon. A quoi bon attendre l'aval d'un comité de lecture pour être publiée, alors que le plus important en fait est d'être tout simplement reconnue et avisée directement par les lecteurs? Ces derniers sont l'essence-même, voire intrinsèque, de l'existence de l'écrivain.

     Lydie Lefèvre est de fait une autrice remarquable car aussi prolifique que généreuse vis à vis de son lectorat qu’elle a réussi à fidéliser au fil de ces dernières années par la seule qualité de ne jamais décevoir et toujours mettre en haleine ses lectrices. Et, je dois bien avouer, que de mon côté, j’en fais aussi partie! C’est un réel plaisir de lire une telle auteure; cheminer avec elle au sein de son imaginaire et se laisser emporter par cette passion des mots qu’elle sait jongler et user à l’envie lorsqu’elle écrit avec un bonheur visible, à seule fin d’apporter de la magie, de la sensibilité et juste assez de son zeste d’humour incisif ( qui est en mon sens sa véritable patte en tant qu’écrivaine ), à une vie contemporaine bien grise et souvent cruelle pour beaucoup. Pour finir, rendons à Lydie ce qui est à Lydie ( pour une fois on peut oublier Cesar!), il faut lui reconnaître cette capacité à enfiler allègrement les mots tels des perles et nous offrir au bout du compte un florilège de styles d'histoires où le merveilleux est pourtant chapitré par son irrésistible humour revanchard et moqueur. Et bien sûr, "Lénaëlle" n’échappe pas à la règle! Avec juste, et ce n'est pas rien au final, un petit ajout de fantastique pour corser l'histoire!!Ce qui fait, pensez-vous !, que pour ce dernier opus, on croit démarrer un roman très style chick-lit et on se retrouve dans un monde extraordinaire que seule la Bretagne peut rendre possible. N'oublions pas que cette région est grandement célébrée pour ses nombreuses histoires légendaires où les fées côtoient gnomes et sorciers.
     Donc, si on résume, l'histoire commence sur les chapeaux de roues pour la protagoniste, prénommée Lénaëlle, vivant à Lisieux, qui en quelques jours doit cumuler grossesse impromptue, rupture par conséquence avec le père présumé peu désireux de l'être, du moins avec elle, et sans oublier de gros problèmes professionnels où, pour une avocate émérite travaillant au sein d'un cabinet renommé, elle se fait bananer sans délicatesse par son patron soudainement subjugué par une autre employée arriviste qui veut lui prendre sa place à tous les sens du terme. Face à une telle situation trop stressante pour ce début de grossesse plutôt difficile, nécessitant un repos absolu (dixit le médecin !), la tentation pour la jeune femme est alors de retourner après plusieurs années d'absence dans le giron familial, en Bretagne.

    Dès le départ de la lecture, tous les ingrédients du roman chick-lit semblent être au rendez-vous: une héroïne urbaine bien ancrée dans son époque, à l’orée d’une trentaine d’années, qui comme toutes les filles de nos jours, se débat désespérément niveau amour et vie professionnelle, en évoluant dans un quotidien cruel semé d’embûches pour trouver au final sa vraie voie et sans oublier surtout le prince charmant ! En fait, même si à la lecture des premières pages, on est d’emblée persuadé que l’histoire et le personnage ont bien coché tous les critères de ce qui fait un bon et vrai roman chick-lit, en suivant la vie contrariée de l’héroïne certes dotée d’un très fort caractère bien trempé et peut se montrer très difficile dans ses rapports à autrui, même affaiblie par un début de grossesse, Lydie Lefèvre s’est pourtant arrangée pour nous surprendre et donner par la même occasion un zeste d’originalité à son récit. En effet, comment aurait-elle pu résister à la facétie d’introduire un secret bien gardé par la grand-mère et d’apporter en conséquence un peu de féerie très locale lorsque notre protagoniste quitte Lisieux en catastrophe à seule fin d’arriver dans son village natal, Crozon, en Bretagne, très renommé pour ses légendes? C’est en un tour de main plutôt inattendu que l’autrice s’est réservée ce petit plaisir pour nous surprendre. Et, nous voilà en tant que lecteurs entraînés dans un récit fantasmagorique où dès son arrivée chez ses parents, Lenaëlle se découvre, malgré elle et malgré son mauvais caractère, pourvue d’un ange-gardien ou garde-du-corps, sous la forme d’un korrigan, c’est à dire un esprit qui apparaît ou disparaît à volonté, de la taille d’un petit lutin fort facétieux. Serait-il juste là, afin d’être en mesure de dénouer les tracasseries que se trimballe la jeune femme et résoudre au final les plus graves, sans oublier l’essentiel qui est de lui trouver son prince par exemple? Une mission à exécuter à tout prix et sans attendre, genre Mission impossible sans Ethan (Tom Cruise) mais avec un formidable gnome dénommé Aélig. 


Chroniquer « Lenaëlle » qui est un récit très nerveux et mené avec une maîtrise de main de maître très carrée, ne pouvait se faire, à mon avis, sans prendre le temps de toucher un mot concernant l’auteure à l’origine de cette œuvre enchanteresse, c’est à dire de Lydie Lefèvre. Malgré ses failles et ses maladresses qui peuvent encombrer son style d’écriture, elle fait réellement partie intégrante de celles et ceux qui mettent leur pierre à l’édifice du monde littéraen tous genres, même par le biais de l’autoédition et d’Amazon. Bravo et merci pour tout le bonheur et le plaisir que tu apportes à tes lectrices dont je fais partie (ne l’oublies jamais!).


 

« Lénaëlle » de Lydie Lefèvre, la preuve d’une autoédition dynamique et fort populaire
« Lénaëlle » de Lydie Lefèvre, la preuve d’une autoédition dynamique et fort populaire

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