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cernagauthier

lire rêvasser gamberger et écrire

Chronique: Des gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand

Bon nombre autour de moi, vous pouvez le croire, ont tous leur mot à dire concernant les œuvres écrites auto-éditées, notamment grâce au web...Ce qui me paraît encore plus incroyable est le fait que la majorité des blogueurs et libraires sont ceux qui les jugent avec une véhémence suspecte aussi négativement, comme si l'auto édition pouvait enrayer à jamais, la sacro sainte machine du livre déifiée depuis la nuit des temps au rang de l'intouchable. Estomaquée, j'ai même entendue dire par une libraire que toutes personnes autoéditées avaient un ego surdimentionné.. Bref, ceux qui ont eu la chance d'être sélectionnés par une maison d'édition avaient tout bon et avaient l'aval de tous... Et bien, moi, je ne suis pas d'accord avec tous ces propos injustes et plein d'à priori. J'ai fini, il y a peu, Des gens heureux lisent et boivent du café, d'Agnès Martin-Lugand, une romance émouvante au départ auto éditée par l'auteur qui a fini par séduire un éditeur, Michel Lafon. Lu rapidement et avec aisance, ce roman plein de fraîcheur et de bons sentiments sincères et pétillants d'humour aborde dans un cadre romanesque le thème du deuil et de son cheminement vers une rédemption quoique mouvementée. Je ne suis guère surprise d'apprendre que les droits d'adaptation ont été achetés car l'histoire de ce roman ferait un très beau film d'amour comme on adore outre-atlantique. L'héroïne, propriétaire d'un café littéraire parisien, appelé Des gens heureux lisent et boivent du café, perd du jour au lendemain son mari et sa petite fille dans un brutal accident de voiture... Un an après, toujours choquée, perdue, tel un fantôme, dans les abysses d'un chagrin lui semblant impossible à surmonter, prisonnière de ses souvenirs avec ses défunts, elle décide pourtant, comme pour fuir un entourage hermétique à son désespoir, à partir vivre un certain temps en Irlande du Sud, dans un petit village, un rêve qu'elle devait réaliser un jour avec son époux.. Voisine d'un homme taciturne, désagréable, elle va se prendre d'intérêt pour ce dernier et découvrir que son cœur pouvait battre encore pour quelqu'un d'autre et ré-aimer à nouveau... Enfin, capable de se relever, elle se décide au bout du compte à rentrer en France, se sentant enfin prête à reprendre une nouvelle vie, plus forte pour pouvoir se recueillir devant la tombe de ses chers disparus et reprendre en main son café littéraire laissé à l'abandon.. Et pourquoi pas, une porte ouverte à un certain irlandais mal embouché, laissé en Irlande..
Le récit a un style d'écriture fluide et rythmée très plaisant qui n'est pas sans rappeler celui de Katherine Pancol.. Le seul bémol au plaisir de la lecture de ce roman a été certains points de l'histoire jugés tirés par les cheveux: notre héroïne débarque et aussitôt veut se lancer dans une vendetta contre son voisin sous prétexte qu'elle le trouve mufle.. J'ai trouvé son attitude au départ exagérée, sachant pertinemment que fragilisée par son deuil, elle était supposée essayer par tous les moyens de sortir la tête de l'eau. Mais peut être est-ce une attitude logique afin de faire face à un deuil si terrible... D'inspiration anglophone-saxonne, je présume.. En tout cas, lisez cette belle histoire romantique à souhait qui se termine bien, avec un happy end comme on aime et qui ne peut laisser indifférent qui que ce soit, quoique peuvent dire ou écrire certains mal avisés ou de mauvaise foi .. Tous ceux qui aspirent à ne lire que des chez-d'oeuvres, prendre la porte des Goncourt où vous trouverez le fabuleux Pierre Lemaitre, sinon je vous suggère de franchir celle des œuvres romanesques où vous pourrez découvrir aussi bien Agnès Martin-Lugand que Katherine Pancol et bien d'autres aussi passionnantes ou passionnées avec leur langage du cœur...

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