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cernagauthier

lire rêvasser gamberger et écrire

Victor Hugo vient de mourir de Judith Perrignon ou comment l'auteur de Les miserables devint la propriété de l'Etat

Avec ma décision, plus souvent exécutée de manière aléatoire, qui était au départ de

1) lire dans l'immédiat un livre acheté suite à sa publication, puis ensuite

2) piocher dans ma PAL devenue trop vorace un livre qui réclame sa lecture aussi, je m'y suis donc pour cette rentrée à nouveau attelée, après avoir dévoré avec grand plaisir le dernier opus d'Amélie Nothomb, un véritable bijou, de partir à la découverte de Victor Hugo vient de mourir de Judith Perrignon qui patientait d'arriver à son tour de lecture.
Si on est féru d'histoire et de littérature, comme je le suis moi même, cette œuvre très détaillée s'avère être parfaite pour s'allier à ces critères flamboyants.

Victor Hugo, l'être le plus emblématique du 19ème siècle, tant par ses qualités littéraires exceptionnelles tant par ses positions politiques tranchées, au début de l'œuvre de Judith Perrignon, agonise et tous les parisiens, du bourgeois aux petites gens, sont suspendus à cette agonie qui n'en finit pas et dont on en fait état, d'heure en heure, par les sous-fifres du gouvernement républicain siégeant à Paris.
Victor Hugo, après avoir dû s'exiler de France durant une vingtaine d'années entre Jersey et Guernesey, suite à la prise de pouvoir du futur Napoléon III, celui qu'il surnommait dans ses articles Napoléon le petit, où il écrivit notamment ses œuvres majeures dont Les misérables, où il revendiquait cet attachement qu'il avait pour le petit peuple, à son retour il dut faire face à une nouvelle république qui inflexible mata dans le sang la Commune. L'auteur, député d'extrême gauche, de cesse réclamera amnistie pour les survivants, Louise Michel et bien d'autres, la plupart exilés en Nouvelle-Calédonie.

La mort de Victor Hugo, le fil conducteur de ce récit très riche en détails et en émotions exacerbées touchant toutes les couches sociales, devient inévitablement un enjeu politique, voire national et l'Etat a bien l'intention de s'en approprier afin de lui accorder des funérailles nationales, malgré quelques difficultés majeures à écarter au nom de la nation. Exit l'église, cela va sans dire puisque le grand écrivain était profondément, jusqu'à la fin, agnostique, mais aussi l'éventualité des obsèques en famille que Victor Hugo aurait pu désirer semble-t-il, entouré de ses deux petits-enfants, de sa belle-fille, mère des 2 enfants, de son neveu. Dans ce cas, Lockroy le second mari de sa belle-fille, tant détesté par le vieil écrivain plutôt despote au sein de sa famille serait présent aussi.
Il fut décidé que Victor Hugo ne sera non plus mené au Père La Chaise, théâtre dramatique d'insurrection des Communards, comme des Noirs, dit les anarchistes, dont il n'était pas question que la mort de Victor Hugo soit récupérée par ces racailles.

Il sera mené en grande pompe jusqu'au Panthéon, où il devra pour l'éternité reposer, suivant un tracé irréductible qui évitera les quartiers de la populace. Et pour appuyer la décision de la République qui appréhende comme l'enfer l'idée qu'il puisse y avoir lors du cortège funèbre aussi bien des échauffourées que que sang versé, la cérémonie aura donc lieu irrévocablement un lundi qui ne sera point décrété chômé. Une manière honteuse de priver les ouvriers, les pauvres obligés d'aller travailler pour survivre, d'être présents aux côtés de leur grand homme en ce jour mémorable. Eux les héros de son œuvre magistral, Les misérables. Le père de tous. Les anarchistes et les Communards qui voulaient profiter du cheminement du cercueil jusqu'à sa dernière demeure pour brandirent leurs drapeaux et banderoles respectives, car Victor Hugo leur appartenaient aussi, parce qu'infiltrés jusqu'à l'os par les espions de l'Etat, nombre de journalistes sans état d'âmes, furent maîtrisés avant même de bouger le petit doigt.

Victor Hugo finit donc au Panthéon, son cercueil sur 2 tréteaux à l'abandon, très vite oublié, dans les tréfonds de ce que fut à l'origine l'église de ste Geneviève qui fut désacralisée en totalité pour accueillir un auteur anticlérical. Le père des pauvres.
Par cette chronique, où j'ai voulu par choix personnel, seulement relever par-ci et là des détails marquants de cette œuvre impressionnante par le travail de recherche effectuée par l'auteure pour l'écrire, il s'est juste avéré totalement impossible de le rapporter dans son intégrité. À quoi bon! Il est des récits, c'est certain, où il est fréquent de pouvoir les raconter du début à la fin, gâchant l'essentiel du plaisir à lire et découvrir l'œuvre écrite. Une chose est sûre. Cela m'a donnée fortement envie de me replonger dans certaines œuvres écrites par ce grand écrivain qui eut une vie peu ordinaire, hors du commun dirais-je

Victor Hugo vient de mourir de Judith Perrignon ou comment l'auteur de Les miserables devint la propriété de l'Etat
Victor Hugo vient de mourir de Judith Perrignon ou comment l'auteur de Les miserables devint la propriété de l'Etat
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